Depuis la déclaration officielle par l'ONU d'une famine dans la ville de Gaza il y a une semaine, les Palestiniens ont subi les attaques les plus meurtrières depuis le début de la campagne de génocide menée par Israël en octobre 2023.
Les frappes meurtrières visant les installations médicales font partie des mesures accélérées prises par le gouvernement sioniste pour occuper complètement la ville de Gaza. Ces mesures sont mises en œuvre en prévision des expulsions de masse et du nettoyage ethnique des Palestiniens, qui sont tous soutenus par les États-Unis et les autres puissances impérialistes.
Le 25 août, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont attaqué l'hôpital Nasser à Khan Younis, le plus grand hôpital encore partiellement opérationnel dans le sud de Gaza. Vers 10 h du matin, la première frappe a touché les étages supérieurs de l'hôpital alors que des journalistes et du personnel médical s'occupaient de plus de 1000 patients, provoquant le chaos et la panique.
Au cours des minutes qui ont suivi, une deuxième frappe, puis une troisième presque simultanée – désormais documentées par des images de CNN – ont touché le groupe de secouristes, de travailleurs de la santé et d'autres journalistes. Au total, au moins 22 personnes ont été tuées : cinq journalistes, quatre membres du personnel de santé, des membres de la défense civile, des patients et des civils. Plus de 50 autres personnes ont été blessées, dont beaucoup gravement.
Frapper délibérément les secouristes et les journalistes avec des attaques «double tap » et « triple tap », comme le décrivent la BBC et CNN, constitue un crime de guerre au regard du droit international. Parmi les journalistes tués figuraient Hussam al-Masri, collaborateur de Reuters, Mohammad Salama, d'Al Jazeera, Mariam Abu Dagga, de l'AP, ainsi que les pigistes Moaz Abu Taha et Ahmad Abu Aziz.
Malgré l'affirmation d'Israël selon laquelle il s'agissait d'un « tragique accident », l'armée israélienne a justifié ces frappes comme à son habitude en déclarant que « six terroristes » avaient été pris pour cible et qu'une «enquête approfondie » était en cours, qui ne débouchera jamais sur aucun résultat.
Mercredi, l'armée israélienne a officiellement déclaré la ville de Gaza « zone de combat dangereuse », ce qui signifie qu'une offensive terrestre plus large est imminente. Dans son communiqué, l'armée israélienne a annulé toutes les « pauses tactiques » quotidiennes pour l'acheminement de l'aide humanitaire et a confirmé que « l'évacuation de Gaza est inévitable », faisant référence au déplacement de la population palestinienne de la ville, estimée à près d'un million de personnes.
Le porte-parole d’Israël Avichay Adraee a confirmé sur les réseaux sociaux que « les opérations préliminaires et les phases initiales de l'assaut sur la ville de Gaza » avaient commencé, les forces terrestres opérant à la périphérie de la ville.
Les habitants ont décrit des scènes de panique généralisée. Beaucoup n'ont nulle part où fuir, sauf vers les « zones de concentration » désignées dans le sud de Gaza qui sont déjà submergées par les Palestiniens déplacés.
Les dirigeants israéliens ont clairement fait part de leurs intentions. Le ministre d'extrême droite des Finances, Bezalel Smotrich, a publiquement appelé à l'annexion de toute la bande de Gaza, une initiative que le Hamas a qualifiée d'« appel officiel à l'extermination » des Palestiniens. Les mesures prises par Israël sont mises en œuvre au mépris total de l'indignation internationale et des accusations documentées de nettoyage ethnique.
Après plus de dix mois de siège total et de destruction systématique des infrastructures essentielles, les Nations unies ont officiellement déclaré la famine dans le gouvernorat de Gaza, y compris la ville de Gaza, le 22 août 2025. Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a confirmé « une famine généralisée, la misère et des décès évitables ».
Plus d'un demi-million de personnes sont victimes de la famine, et des centaines de milliers d'autres sont menacées alors que la famine s'étend aux régions centrales et méridionales de la bande de Gaza. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré : « La famine déclarée aujourd'hui dans le gouvernorat de Gaza [...] est le résultat direct des mesures prises par le gouvernement israélien », notamment les restrictions illégales à l'aide humanitaire, la destruction des infrastructures agricoles et civiles et les déplacements forcés.
L'UNICEF a averti que des décès dus à la famine et à la malnutrition se produisent désormais « dans toute la bande de Gaza », en particulier parmi les enfants, et que la situation s'aggrave de jour en jour. Pendant ce temps, le gouvernement israélien conteste cette déclaration et poursuit le blocus, empêchant l'aide d'entrer à Gaza.
En date de jeudi, au moins 62 966 Palestiniens avaient été tués et des dizaines de milliers d'autres blessés depuis octobre 2023, dans ce qui est désormais reconnu par les agences internationales et les groupes de défense des droits humains comme un génocide. Le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé, car des milliers de personnes ont péri sous les décombres à cause des bombardements continus, de la famine et de maladies évitables. Ces décès ne seront peut-être jamais entièrement recensés.
Au milieu de cette catastrophe, la coordination entre les puissances impérialistes dans le nettoyage ethnique de Gaza a été évidente tout au long du conflit. Des reportages révèlent qu'une réunion s'est tenue à la Maison-Blanche de Trump avec la participation de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair, d'éminents responsables américains et israéliens et d'émissaires des États du Golfe, qui ont comploté la prochaine étape de la conspiration contre les Palestiniens.
L'ordre du jour comprenait la discussion de plans visant à organiser le transfert massif de Palestiniens – une politique qui représente une répétition de la Nakba de 1948 – et à « réinstaller » la population de Gaza dans des pays tiers, notamment au Soudan du Sud. La participation de Blair met en évidence le rôle central joué par les puissances impérialistes occidentales dans l'orchestration et la légitimation des crimes de guerre israéliens.
Les gouvernements américains et européens continuent d'armer et de protéger les actions d'Israël à Gaza, complotant activement avec l'armée israélienne pour mettre en œuvre des politiques d'expulsion de masse tout en feignant l'indignation face aux atrocités sionistes. L'administration Trump a été à l'avant-garde de cette campagne, fonctionnant comme la division politique et logistique de l'opération de nettoyage ethnique qui n'a pas de précédent dans l'histoire mondiale, à l'exception de l'Holocauste nazi de la Seconde Guerre mondiale.
La présence de Tony Blair à la Maison-Blanche de Trump est un avertissement. Blair a des décennies de service en tant qu'architecte des guerres impérialistes et des crimes de guerre. En tant que premier ministre du Parti travailliste, il a joué un rôle central dans l'invasion et l'occupation de l'Irak par les États-Unis en 2003, justifiant la guerre et promouvant le mensonge de l'administration de George W. Bush selon lequel l'Irak possédait des « armes de destruction massive ».
L'assaut militaire et l'occupation de l'Irak qui en ont résulté ont entraîné des centaines de milliers de morts et la destruction de la société irakienne. Le World Socialist Web Site a documenté la participation de Blair à des crimes contre l'humanité, notamment les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie.
Son passage de chef du gouvernement britannique à « envoyé spécial au Moyen-Orient » pour le Quartet (États-Unis, Union européenne, Russie, Nations unies) en 2007 lui a permis de travailler directement avec les sionistes en Israël pour renforcer le siège et l'occupation de Gaza. Grâce à des contrats de consultant lucratifs et à des rôles de « conseiller », Blair a poursuivi sa pratique, vieille de plusieurs décennies, consistant à faciliter et à blanchir la violence impérialiste sous le couvert de la diplomatie et des négociations de « paix ».
Le meurtre de cinq journalistes lors des frappes aériennes contre l'hôpital Nasser à Khan Yunis lundi s'inscrit dans la longue liste des attaques israéliennes contre des membres de la presse. Des organisations internationales de journalistes et des enquêtes indépendantes ont documenté la manière dont les forces israéliennes ont utilisé à plusieurs reprises des tireurs d'élite, de l'artillerie et des frappes aériennes contre des journalistes clairement identifiés qui couvraient la guerre à Gaza.
Les assassinats délibérés du personnel des médias visent à la fois à faire taire les reportages sur les crimes de guerre israéliens et à terroriser la population assiégée.
Par ailleurs, selon un reportage d'enquête publié dans The Guardian et cité par d'autres sources, les troupes américaines déployées dans la région, y compris celles qui fournissent un soutien de logistique, de renseignement et d’armement à Israël, sont probablement responsables de crimes de guerre commis à Gaza. Les experts juridiques soulignent que le personnel militaire américain et les planificateurs civils pourraient être poursuivis en vertu du droit international pour leur complicité dans des punitions collectives, l'utilisation de la famine comme arme et la facilitation du nettoyage ethnique.
Un plan orchestré est en cours pour expulser toute la population palestinienne de la ville de Gaza et, à terme, de toute la bande de Gaza. Israël et les États-Unis travaillent à la réinstallation forcée de plus d'un million de Palestiniens dans des « villes humanitaires » au sud – qui sont en réalité des camps de concentration – dans le but de les expulser vers des pays tiers en Afrique ou dans le monde arabe, notamment au Soudan du Sud.
Les États-Unis ont mobilisé des ressources logistiques et diplomatiques en vue de cette expulsion, s'assurant la complicité des États arabes voisins et des agences internationales pour la campagne de nettoyage ethnique menée par Israël. Le rôle joué par l'administration Trump montre que la destruction de Gaza n'est pas seulement un crime commis par Israël, mais un crime autorisé et stratégiquement planifié par l'impérialisme américain.