Tout en massacrant les demandeurs d'aide à Gaza Israël intensifie son bain de sang en attaquant Deir al-Balah

De la fumée et des flammes s’élèvent suite à une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza, lundi 21 juillet 2025. [AP Photo/Jehad Alshrafi]

Le régime sioniste a réagi à l'indignation internationale devant le massacre de sang-froid de 92 Palestiniens cherchant de l'aide à Gaza en intensifiant ses meurtres en masse et ses opérations pour affamer la population. Le ministère de la Santé de Gaza a rapporté qu'au moins 130 Palestiniens avaient été tués et plus d’un millier blessés à Gaza lundi, alors que les troupes israéliennes attaquaient la ville de Deir al-Balah.

Deir al-Balah était jusqu'à présent la dernière zone d’habitation de Gaza à avoir été épargnée par les bombardements, apparemment parce que les responsables israéliens pensaient que des otages israéliens y étaient détenus. En conséquence, il est devenu un centre pour les camps de réfugiés palestiniens, les opérations d'aide de l'ONU et les dernières installations opérationnelles de traitement de l'eau à Gaza. Environ 80 000 Palestiniens ont été forcés de fuir Deir al-Balah après que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont lancé des ordres d'évacuation pour plusieurs quartiers de la ville.

Un habitant de Deir al-Balah, Thurayya Abu Qunneis, a déclaré à CNN: «Les avions sont arrivés et nous ont largué de nombreux tracts; tout le ciel était couvert de tracts tombant sur les maisons, les rues et partout, déclarant que nous devions évacuer certaines zones.… Nous vivons sur les nerfs. Nous ne pouvons ni dormir, ni manger ni boire. Il n'y a pas de farine, rien, et nous avons faim. Nous mourons, et nos enfants meurent de faim.

Hier, des chars et des véhicules blindés de transport de troupes israéliens ont envahi Deir al-Balah, bombardant des mosquées, des maisons civiles et des installations de l'ONU et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré: «Le personnel de l'ONU reste à Deir al-Balah, et deux maisons d'hôtes de l'ONU ont été frappées, bien que les parties aient été informées de l'emplacement des locaux de l'ONU... Ces lieux, comme tous les sites civils, doivent être protégés, quels que soient les ordres d'évacuation.

L’armée israélienne a attaqué à trois reprises les locaux du personnel de l'OMS et l'entrepôt principal de Deir al-Balah, les bombardant et les incendiant et arrêtant deux membres du personnel de l'OMS et leurs proches. «L'armée israélienne a pénétré dans les locaux, forçant les femmes et les enfants à évacuer à pied vers Al-Mawasi au milieu d'un conflit actif. Le personnel masculin et les membres de la famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme », a tweeté le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant : « L'OMS exige la libération immédiate du personnel détenu et la protection de tout son personnel. »

Les FDI ont rapporté qu'un soldat, le sergent Amit Cohen, 19 ans, avait été tué et un autre blessé par l'explosion de munitions israéliennes dans la région de Deir al-Balah. Les Brigades Qassam, la branche armée du Hamas, ont également rapporté que leurs combattants avaient endommagé un char israélien Merkava en faisant exploser une «puissante mine terrestre» directement sous le char alors qu'il avançait.

L'attaque des FDI sur Deir al-Balah fait partie d'une politique systématique de génocide qui prive la population palestinienne de nourriture, d'eau, d'électricité et de soins médicaux. La famine se propage rapidement à Gaza : au moins 19 personnes ont été confirmées mortes de faim à Gaza en l’espace de deux jours. Pendant ce temps, les entrepôts d'aide alimentaire de l'ONU de l'autre côté de la frontière avec l’Égypte contiennent suffisamment de nourriture pour nourrir Gaza pendant 3 mois, mais l’acheminement de nourriture est bloqué par les FDI.

Le personnel médical, les hôpitaux et les établissements de santé restent une cible particulière des forces israéliennes qui opèrent avec un mépris non dissimulé du droit international. Dans un communiqué publié dimanche, l'organisation caritative britannique Medical Aid for Palestinians (MAP) a noté que les ordres d'évacuation israéliens «mettent en danger des sites humanitaires et de soins de santé primaires vitaux ... et accélèrent le démantèlement systématique du système de santé déjà décimé de Gaza».

Des responsables du ministère de la Santé de Gaza ont déclaré que les hôpitaux étaient à court de carburant, de nourriture et de médicaments et qu’on risquait l’effondrement des soins médicaux. Son porte-parole Khalil Al-Deqran a déclaré que le personnel médical ne recevait qu'un seul repas par jour et que les hôpitaux étaient submergés de patients souffrant d'épuisement et de malnutrition. Hier, des commandos israéliens au sud de la ville de Khan Younès ont enlevé le Dr Marwan al-Hams, le chef des hôpitaux de campagne de Gaza, tuant un journaliste et en blessant un autre près d'un établissement de la Croix-Rouge.

Le génocide israélien à Gaza est un crime contre l'humanité qui se déroule grâce au soutien indéfectible des grandes puissances impérialistes. Les États-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne ont tous envoyé des cargaisons de matériel à Israël pour armer le régime sioniste afin qu'il commette ce génocide. Alors qu'ils tentent d’accomplir par la force une conquête néocoloniale du Moyen-Orient, ils voient le régime sioniste génocidaire, selon les mots abjects du chancelier allemand Friedrich Merz, comme celui qui fait leur «sale boulot».

La commission incessante par les FDI d’atrocités et de meurtres en masse contre des civils sans défense, comme les appels de hauts responsables israéliens et du président américain Donald Trump à assassiner ou à expulser tous les Palestiniens de Gaza, rappellent sans équivoque les crimes des nazis.

Hier, Gideon Levy, chroniqueur au quotidien israélien Ha'aretz, a déclaré à Al Jazeera: «Il y a maintenant un projet de destruction très systémique de villes et de villages entiers, l'un après l'autre. Israël fait des choses que les Allemands ont faites dans les premières années du Troisième Reich, avec lesquelles les Israéliens ne voient pas de similitudes… Je dois le rappeler à nous tous: l'extermination des Juifs dans l'Holocauste a commencé par l'évacuation des gens vers l'Est [de l'Europe]. Même plan. C'est la première étape. Nous devrions l'arrêter ici. »

Mais pour arrêter le génocide de Gaza il faut construire un mouvement international de la classe ouvrière contre les gouvernements impérialistes. Des grèves isolées ont éclaté contre des livraisons d'armes à Israël dans des ports ou aéroports américains et européens. Pour arrêter complètement le flux d'armes vers Israël cependant, il faut une fusion de telles grèves dans un mouvement international de la classe ouvrière, dirigé non seulement contre le régime sioniste, mais surtout contre ses soutiens impérialistes et leurs guerres néocoloniales au Moyen-Orient.

Les travailleurs et les jeunes doivent rejeter cette illusion que des pressions ou appels moraux adressés à des gouvernements impérialistes dont les mains sont trempées de sang puissent persuader ceux-ci de s'opposer au génocide. En réalité, ces gouvernements ont soutenu le génocide, tout en émettant parfois cyniquement de petites critiques d'Israël, pendant les près de deux ans de son déroulement.

Parmi ces déclarations cyniques, on trouve celle à double sens rendue publique lundi par 25 pays, dont la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Espagne, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon. Elle critique le «meurtre inhumain de civils» à Gaza, déclare qu’il est «horrifiant que plus de 800 Palestiniens aient été tués alors qu'ils cherchaient de l'aide» et lance un appel sans conséquence qu’«Israël doit se conformer à ses obligations en vertu du droit international humanitaire».

Tout aussi horrifiant que la politique génocidaire du régime israélien est le cynisme sanguinaire des gouvernements impérialistes qui arment Israël pour qu’il commette le génocide précisément auquel ils prétendent s'opposer. Un exemple parlant de ce cynisme fut la posture prise par le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, qui a déclaré:

Le gouvernement israélien doit répondre: quelle justification militaire peut-il y avoir pour des frappes qui ont tué des enfants désespérés et affamés? Quelles mesures immédiates prennent-ils pour arrêter cette litanie d'horreurs? Et que feront-ils pour amener les responsables à rendre des comptes?

Mais le régime israélien d'extrême droite ne répondra pas à Lammy. Il poursuivra son génocide, s'attendant à conserver non seulement le soutien explicite de Washington et de Berlin, mais encore le soutien tacite des puissances impérialistes qui ont signé ce document cynique. À propos de ces puissances, on pourrait se demander:

Quelle est leur justification pour armer Israël alors qu'il tue des enfants désespérés et affamés? Quelles mesures peuvent être prises pour empêcher qu’ils transfèrent à Israël de systèmes d'armes qui rendent possible cette litanie d'horreurs? Et que peut-on faire pour tenir des personnalités comme Lammy responsables de leur complicité dans le génocide?

La question décisive est de construire un mouvement international de la classe ouvrière, indépendant et adversaire de tous les gouvernements capitalistes et de leurs partisans petits-bourgeois, contre la guerre impérialiste, le fascisme, le génocide et pour le socialisme.

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