La visite du roi Charles III à Ottawa et ce qu'elle dit de l'«opposition» de la classe dirigeante canadienne à Trump

Le Premier ministre Mark Carney se tient à côté du roi Charles III après que le monarque britannique et canadien a prononcé le discours du Trône, le 27 mai 2025. [AP Photo/Blair Gable]

C'est en grande pompe que le roi Charles III, monarque britannique en titre et chef d'État du Canada, a effectué une visite de deux jours à Ottawa cette semaine. Cette visite s'est achevée mardi par le discours du Trône qu'il a prononcé à l'occasion de l'ouverture de la 45e législature du Canada. En 158 ans d'histoire du Canada, ce n'était que la troisième fois que le monarque présentait personnellement le discours du Trône, qui expose les priorités du gouvernement.

Les médias bourgeois, ainsi que les représentants politiques et les stratèges de l'impérialisme canadien ont présenté la visite du roi comme un beau coup diplomatique et politique en réponse aux menaces du président américain Donald Trump d'utiliser la «force économique» pour faire du Canada le 51e État des États-Unis.

Cela «envoie un message aux Canadiens et aux Américains sur les raisons pour lesquelles le Canada est séparé, pourquoi le Canada est différent», a lancé un expert. La présence du roi «était une démonstration de force», a déclaré une «source gouvernementale de haut rang» au Globe and Mail, destinée à «souligner l'histoire et l'identité distinctes du Canada afin d'insister sur sa souveraineté face à l'agression des États-Unis».

En réalité, cette visite et le battage royal et nationaliste canadien qui l'a entourée étaient une profession de foi et un témoignage du caractère réactionnaire de la classe dirigeante canadienne, de son État et de la mythologie nationaliste.

Pour contrer l'oligarque fasciste et dictateur en puissance Trump et affirmer l'«identité indépendante» de l'impérialisme canadien, le mieux que la bourgeoisie canadienne puisse faire est de mettre en avant ses liens avec la monarchie britannique et sa révérence à son égard, une institution qui incarne le privilège héréditaire, l'anti-égalitarisme, l'hostilité à la démocratie, le militarisme et l'Empire.

Une situation que la plupart des Canadiens, et une majorité écrasante de Québécois, considèrent avec indifférence ou mépris.

Les travailleurs du Canada ont toutes les raisons de s'opposer à Trump et à ses menaces d'annexion. Mais, comme l'a expliqué le Parti de l’égalité socialiste, ils ne peuvent le faire qu'en s'opposant à la classe dirigeante canadienne, à toutes ses fractions régionales et à ses représentants politiques, et en fusionnant leurs luttes avec celles des travailleurs des États-Unis et du Mexique dans une offensive commune pour une Amérique du Nord socialiste.

Dans la mesure où elle s'oppose à Trump, la classe dirigeante canadienne le fait uniquement dans l'optique de défendre ses profits et ses intérêts géostratégiques prédateurs et de maintenir son «droit souverain» à la part du lion des richesses générées par l'exploitation des travailleurs et des ressources abondantes du Canada.

La bourgeoisie canadienne utilise le barrage de mesures de guerre commerciale et de menaces annexionnistes de Trump comme couverture politique pour mettre en œuvre le programme de guerre de classe pour lequel elle fait campagne depuis longtemps.

Justin Trudeau, que le capital canadien considérait comme insuffisamment agressif dans la poursuite de ses intérêts, a été sommairement démis de ses fonctions et le Parti libéral, son parti traditionnel de gouvernement national, a été placé sous une nouvelle direction, avec l'ex-banquier central et président d'entreprise de premier ordre Mark Carney à la barre.

Les syndicats et les sociaux-démocrates du NPD ont joué un rôle essentiel à cet égard. Au cours de la campagne électorale qui vient de s'achever, ils ont présenté Carney et ses libéraux comme une solution «progressiste» aux conservateurs et à leur chef d'extrême droite Pierre Poilievre. Et ils ont pris la tête du discours agressif des nationalistes canadiens attisé par la classe dirigeante, tout en se ralliant à «Équipe Canada» : le partenariat gouvernement-patronat dirigé par Carney et établi pour préparer et mettre en œuvre la stratégie de guerre commerciale de la bourgeoisie.

Guerre et réaction

Conformément aux traditions réactionnaires de la monarchie, le discours prononcé mardi par le roi Charles, dont toutes les remarques introductives, à l'exception de quelques-unes, ont été rédigées par le gouvernement, a marqué un nouveau virage à droite. Il s'est engagé à réduire les dépenses sociales et à faire preuve de «responsabilité fiscale», tout en «reconstruisant, réarmant et réinvestissant dans les forces armées canadiennes» et en renforçant les capacités militaires du Canada dans l'Arctique. Le gouvernement s'est également engagé à présider à «la plus grande transformation» de l'économie canadienne «depuis la Seconde Guerre mondiale» : un euphémisme pour intensifier l'exploitation des travailleurs et la mise en œuvre rapide de projets d'extraction de ressources destructeurs pour l'environnement.

Dans un aveu voilé qu'une nouvelle course effrénée des puissances impérialistes pour rediviser le monde par le commerce et les guerres est en cours, le discours a déclaré que le monde était «un endroit plus dangereux et plus incertain que jamais depuis la Seconde Guerre mondiale» et a fait référence à des batailles clés des guerres mondiales du siècle dernier, dans lesquelles le Canada a combattu en tant que l'un des protagonistes impérialistes.

Même si la classe dirigeante se délecte de ses liens avec la monarchie britannique et décrie les actions de Trump ciblant le Canada, sa préférence et son objectif principal sont de garantir à l'impérialisme canadien le statut de partenaire junior dûment reconnu dans une forteresse Amérique du Nord dirigée par Trump.

La négociation d'une «nouvelle relation économique et de sécurité entre le Canada et les États-Unis» est l'une des priorités du gouvernement libéral de Carney. Pour le souligner, le gouvernement en a fait son tout premier engagement politique dans le discours du Trône de mardi.

Alors que le contenu de ces négociations reste entouré de secret, Carney a évoqué la semaine dernière la participation éventuelle du Canada au «dôme d'or» de Trump, un projet de bouclier antibalistique continental visant à donner à l'impérialisme américain la capacité de mener une guerre nucléaire «gagnable».

La visite du roi et la célébration dégoûtante de l'aristocratie et de la richesse qui l'a entourée n'étaient pas seulement une affirmation de l'«identité canadienne». Elles ont également été soigneusement chorégraphiées dans le cadre des efforts d'Ottawa pour courtiser Trump. Le roi Charles et la reine Camilla se sont parés de vêtements et de bijoux qui, d'une manière ou d'une autre, étaient censés exprimer leur lien avec le Canada, et tous deux ont parlé de leur affection pour leur royaume canadien. Jamais, cependant, ils n'ont prononcé le mot «Trump», et encore moins ne se sont explicitement opposés à son ambition d'annexer le Canada. «Je pense que le signal envoyé est très brillant», s'est réjoui l'ancien diplomate canadien Colin Robertson, «Donald Trump, nous le savons, adore les membres de la famille royale. Il aimerait être roi lui-même.»

En même temps, dans le but à la fois d'affirmer la capacité de l'impérialisme canadien à poursuivre ses propres intérêts et d'obtenir un levier pour redéfinir ses relations avec Washington et Wall Street, le gouvernement Carney s'est engagé à poursuivre des relations plus étroites avec les puissances impérialistes européennes, et d'autres, y compris le Japon et l'Australie. Le cœur du partenariat en expansion du Canada avec la Grande-Bretagne, l'Union européenne et ses principales puissances, l'Allemagne et la France, est leur détermination commune à poursuivre la guerre contre la Russie et à renforcer leurs capacités militaires indépendantes ; et leur opposition au programme agressif «America First» de Trump, qui a déstabilisé l'OTAN et fait exploser l'ordre économique mondial, menaçant ainsi leurs intérêts impérialistes respectifs. Le discours du Trône a annoncé que le gouvernement «stimulera l'industrie de la défense du Canada en rejoignant ReArm Europe», l'initiative de l'UE, dotée d'un budget de mille milliards de dollars, visant à se procurer rapidement les moyens militaires d'agir de manière indépendante et, si nécessaire, contre les États-Unis.

Tensions avec la Grande-Bretagne sur le rôle du monarque

La visite du roi a été proclamée par les médias – qui, sous la houlette du radiodiffuseur d'État CBC, l'ont couverte à saturation – comme un triomphe censé témoigner de la «gravité» du moment.

Quelle pitoyable illusion réactionnaire, d'autant plus que 2025 marque exactement 250 ans depuis que les treize colonies se sont rebellées et ont finalement fait la révolution contre le pouvoir autocratique du roi George III. Dans son grand traité révolutionnaire Le sens commun, Thomas Paine réfutait le principe monarchique, avec verve et esprit, il y a près de deux siècles et demi, en déclarant : «Mais il est inutile de perdre plus de temps à combattre le droit de l’Hérédité du trône. S'il se trouve encore quelqu'un assez faible pour y croire, qu'il adore ensemble l'âne et le lion : je n'imiterai sa bassesse, ni ne troublerai sa dévotion.»

Dans les semaines qui ont précédé la visite du roi Charles III, des grincements de dents se sont fait entendre quant à la possibilité de convaincre le monarque de prendre la défense de son royaume canadien, en raison des pressions exercées par le gouvernement travailliste britannique dirigé par Keir Starmer.

Jouant lui aussi la carte royale, ce dernier a damé le pion à Ottawa. Lorsque Starmer a rencontré Trump à la Maison-Blanche en février, il a apporté avec lui une lettre manuscrite du roi Charles invitant le président américain à une visite d'État. Bien que cela n'ait jamais été officiellement reconnu, le gouvernement britannique s'est clairement appuyé sur le monarque pour ne pas perturber ce stratagème en faisant quoi que ce soit qui remette en question les attaques de Trump contre le Canada.

Cela a provoqué une grande consternation à Ottawa et au sein de la classe dirigeante, parce que cela soulignait l'isolement de l'impérialisme canadien dans un contexte de résurgence des conflits inter-impérialistes, mais aussi parce que cela menaçait de saper le peu de légitimité dont jouit la Couronne auprès de l'ensemble de la population.

Pour l'un de ses derniers actes officiels, l'ancien Premier ministre Justin Trudeau a été dépêché à la hâte au domaine de Sandringham le 4 mars pour implorer Charles de soutenir la «souveraineté canadienne». Un historien de la royauté a noté les intérêts divergents des impérialismes canadien et britannique en la personne du roi : «Le Premier ministre Trudeau se concentre sur la menace qui pèse sur la souveraineté, tandis que le Premier ministre Starmer tente de maintenir une relation commerciale harmonieuse avec les États-Unis.»

Dans les semaines qui ont suivi, le gouvernement d'Ottawa et les médias ont cherché dans les feuilles de thé et dans le marc de café si le roi manifestait son soutien à son royaume canadien assiégé. Le don par le roi d'une épée de cérémonie à l'huissier canadien du bâton noir à la Maison du Canada à Londres signifiait-il un soutien ? Qu'en est-il des signes transmis par les différentes médailles militaires canadiennes que Charles arborait sur sa poitrine ? Quels signaux envoient-elles ? Le port d'un manteau rouge vif et d'un collier d'énormes perles blanches par la princesse de Galles pour célébrer le Jour du Commonwealth le 11 mars était-il un signe que les royaux «portaient les couleurs du Canada», comme l'a affirmé le haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, Ralph Goodale, un opérateur politique de longue date d'Ottawa ?

Tout cela témoigne de la vénalité et de la complaisance de la classe dirigeante canadienne. Mais surtout, cela montre à quel point elle est de plus en plus isolée socialement et politiquement de la masse de la population, un phénomène qui est l'une des caractéristiques d'une période prérévolutionnaire.

Le rôle de la Couronne dans le maintien du régime capitaliste

Cela dit, la Couronne n'est pas un élément accessoire ou ornemental de la constitution et de l'ordre politique du Canada. Pour des raisons de classe très précises, voire fondamentales, la Couronne se trouve au sommet de l'État et a été maintenue en place par la bourgeoisie, bien après que le soleil se soit couché sur l'Empire britannique et que le Canada ait forgé un étroit partenariat militaire et de sécurité avec Washington.

La Couronne possède de vastes «pouvoirs de réserve», essentiellement illimités, en vertu de la constitution canadienne. Ces pouvoirs sont rarement utilisés, mais ils permettent à la classe dirigeante, par l'intermédiaire de son appareil d'État, de passer outre les normes démocratiques et, si nécessaire, par-dessus la tête du gouvernement et du parlement élus en période de crise extrême.

Ces pouvoirs, autrefois utilisés avec beaucoup de réticence, de peur que leur déploiement fréquent démasque la véritable nature de classe de l'État, ont été de plus en plus utilisés au fur et à mesure que la crise du capitalisme mondial s'est aggravée. En 2008, en pleine crise financière mondiale, le Premier ministre conservateur Stephen Harper a demandé au représentant du monarque au Canada, le gouverneur général, de proroger – c'est-à-dire de fermer – le Parlement pendant près de deux mois afin d'éviter que son gouvernement minoritaire ne soit renversé par les partis d'opposition lors d'un vote de défiance.

Nous avions noté à l'époque que «le cadre traditionnel de la démocratie bourgeoise est en train de s'effondrer. Cela est dû, d'une part, à l'intensité des conflits au sein de la classe dirigeante sur la façon dont le capitalisme canadien peut conserver sa position mondiale dans des conditions de commerce mondial et de rivalités géopolitiques croissantes et, d'autre part, à son incapacité à développer une base large et stable de soutien populaire pour son programme de réaction sociale et de militarisme et à sa crainte d'une éruption de la lutte des classes».

Dix-huit ans plus tard, les processus identifiés par le World Socialist Web Site sont désormais bien plus avancés. La prorogation n'est devenue qu'un outil de plus dans la trousse d'un exécutif, composé de la Couronne, du cabinet et du bureau du Premier ministre, qui a accumulé un pouvoir presque incontrôlé, comme le montre son recours croissant à des «décrets» secrets et même à des réinterprétations secrètes de la loi. Ce dernier pouvoir exécutif arbitraire a été utilisé par le gouvernement pour permettre son invocation des pouvoirs d'urgence afin de démanteler le «Convoi de la liberté», organisé par des fascistes en 2022, la «justification légale» étant ensuite cachée même à la commission judiciaire légalement mandatée en vertu de la Loi sur les mesures d’urgence pour examiner la suspension des libertés civiles par le gouvernement. De même, le gouvernement libéral a utilisé une «réinterprétation» manifestement illégale et inventée du Code canadien du travail pour criminaliser à plusieurs reprises les grèves au cours des neuf derniers mois, notamment celles des travailleurs de Postes Canada, des chemins de fer et des ports.

Au Canada, comme dans toutes les puissances impérialistes, la bourgeoisie se tourne vers des formes autoritaires de gouvernement et encourage la résurgence et l'entrée au gouvernement des forces d'extrême droite et fascistes. Ce processus trouve son expression la plus nette dans la volonté de Trump d'ériger une dictature présidentielle, mais il s'agit d'un processus universel. La classe dirigeante est contrainte de mettre ses structures politiques en conformité avec le caractère oligarchique de la société capitaliste contemporaine et l'impératif impérialiste de s'assurer le contrôle des ressources, des réseaux de production et des territoires stratégiques par le biais de l'agression et de la guerre.

Avec la célébration nauséabonde de la monarchie, des privilèges et des richesses ostentatoires de cette semaine, la classe dirigeante laisse de plus en plus tomber son masque démocratique. Dans le National Post, l'éditorialiste Carson Jerema s'enthousiasme du fait qu'«au Canada, l'autorité politique n'est pas constitutionnellement dérivée du peuple. Par convention, les gouvernements sont nommés par la Couronne (par l'intermédiaire du gouverneur général) en fonction de leur capacité à gagner la confiance de la Chambre des communes élue. [...] Mais un premier ministre typique considère à tort sa légitimité comme inhérente, plutôt que comme découlant de son rôle de premier conseiller de la Couronne».

Le nationalisme canadien «de gauche» et la lutte pour l'indépendance politique de la classe ouvrière

Parmi les personnes qui ont assisté au discours du Trône et à la célébration du roi Charles III, il y avait les parlementaires du NPD, la présidente d'Unifor, Lana Payne, le sénateur et ancien président du Congrès du travail du Canada (CTC), Hassan Yussuff, et sa successeure, Bea Bruske, qui est actuellement à la tête de la principale fédération syndicale du pays.

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Pendant des décennies, les bureaucrates syndicaux et les organisations «gauches-libérales» de la classe moyenne supérieure ont fait la promotion du mensonge selon lequel le capitalisme canadien et son État constituent une alternative «progressiste» à la rapace république du dollar au sud. Ce «nationalisme de gauche» a servi de fer de lance politico-idéologique à leurs efforts pour étouffer la lutte des classes et subordonner la classe ouvrière aux partis et aux institutions du capitalisme canadien.

Traditionnellement, et conformément aux origines de la bourgeoisie canadienne, qui a consolidé son contrôle sur le nord de l'Amérique du Nord en partenariat avec l'Empire britannique et par la dépossession violente des peuples autochtones, les principaux courants du nationalisme canadien et franco-canadien/québécois étaient explicitement de droite. Ils rejetaient les États-Unis, jugés trop démocratiques et trop égalitaires, tout en célébrant le Canada et le Québec respectivement comme l'Amérique du Nord britannique et le centre spirituel du catholicisme en Amérique du Nord.

Ce n'est que dans les années 1960, en réponse à un mouvement d'insurrection croissant dans la classe ouvrière, que le Canada et le nationalisme québécois ont été reformulés, avec l'aide des staliniens et des renégats pablistes du trotskisme, et qu'ils ont reçu un vernis progressiste.

La classe ouvrière entrera rapidement en conflit frontal avec le gouvernement libéral de Carney, et ce au fur et à mesure que des luttes de masse éclateront de l'autre côté de la frontière contre la volonté de Trump de démanteler les droits sociaux et démocratiques.

Comme le PES l'a noté dans sa déclaration sur les élections fédérales du 28 avril, « Non à l’austérité, la guerre impérialiste, Trump et “Équipe Canada” ! Il faut unir les travailleurs canadiens, américains et mexicains dans une lutte pour une Amérique du Nord socialiste !» :

Tous les grands bouleversements de la classe ouvrière en Amérique du Nord – des Chevaliers du travail aux grèves sur le tas des années 1930, en passant par les luttes sociales de masse des années 1960 – ont galvanisé le soutien de part et d'autre de la frontière canado-américaine, y compris parmi les travailleurs francophones du Québec. Aujourd'hui, la tâche consiste à s'approprier les meilleurs éléments de ces traditions et à leur insuffler un contenu socialiste nouveau et plus élevé.

Comme la guerre commerciale de Trump l'a si bien démontré, les travailleurs canadiens, américains et mexicains sont exploités par les mêmes multinationales géantes et sont impliqués dans la production intégrée de nombreuses marchandises, des voitures aux produits alimentaires. Aux côtés du PES américain et de nos collègues du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), le PES se bat pour que l'unité objective des travailleurs nord-américains devienne une stratégie révolutionnaire consciente. À la Forteresse Amérique du Nord et aux ambitions prédatrices de l'impérialisme américain et canadien, qu'il s'agisse de partenaires ou de rivaux acharnés, nous opposons la mobilisation de la classe ouvrière dans la lutte pour des gouvernements ouvriers dans une Amérique du Nord socialiste unie, en tant que partie intégrante d'une fédération socialiste mondiale.

Cette perspective, fondée sur les intérêts de classe communs des travailleurs du monde entier, est la seule réponse viable à l'effondrement du capitalisme. Chaque problème auquel l'humanité est confrontée, de la guerre à la catastrophe climatique, en passant par les pandémies et la ressuscitation du fascisme par la bourgeoisie, a une portée mondiale et ne peut être résolu que par un mouvement uni de la classe ouvrière internationale pour mettre fin au capitalisme.

(Article paru en anglais le 29 mai 2025)

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