En tant que Secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS) sous Trump, l'anti-vaccin Robert F. Kennedy Jr. continue de mener une attaque frontale contre la science, la médecine et l'infrastructure de santé publique des États-Unis.
Alors que la COVID-19 reste une menace mondiale persistante, comme en témoigne la récente vague d'infections et d'hospitalisations en Chine, à Hong Kong et à Taïwan due à la nouvelle variante NB.1.8.1, les politiques de Kennedy ne sont pas seulement dangereusement anti-scientifiques. Elles sont conçues pour creuser les inégalités sociales et accélérer la mort de masse, afin de réduire l'espérance de vie de la classe ouvrière et détourner des milliards de dollars des programmes sociaux vers les poches des riches.
Mardi, Kennedy, entouré du directeur de la Food and Drug Administration (FDA), Marty Makary, et du directeur des National Institutes of Health (NIH), Jay Bhattacharya, a annoncé qu'il « ne pouvait pas être plus ravi » que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ne recommandent plus les vaccinations contre la COVID-19 pour les enfants en bonne santé âgés de plus de 6 mois ainsi que pour les femmes enceintes en bonne santé. La décision a été prise sans consultation du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) du CDC, le panel d'experts qui fixe généralement les recommandations en matière de vaccins après un examen minutieux des données de recherche.
Bien que les vaccins contre la COVID-19 soient toujours recommandés pour les enfants et les femmes souffrant de problèmes de santé sous-jacents, il n'est pas clair si ces vaccins continueront à être couverts par les programmes de santé gouvernementaux ou les assurances privées. La perte de couverture, signifiant qu'il serait nécessaire de payer de sa poche, rendrait les vaccins inaccessibles pour les pauvres.
L'annonce de Kennedy vise à saper davantage la confiance dans les vaccins, qui ont été administrés en milliards de doses dans le monde et ont sauvé des dizaines de millions de vies. La recherche a montré que les vaccins développés lors de la première année de la pandémie, dont deux de Pfizer et Moderna qui ont utilisé avec succès la technologie révolutionnaire de l'ARN messager, ont d'immenses avantages pour la santé avec des effets secondaires minimes.
Le retrait des directives protégeant les membres les plus vulnérables de la société – les nourrissons et les mères enceintes – contre la COVID-19 condamnera d'innombrables personnes à la souffrance et à la mort. Les conséquences de la diminution de l'accès et de la confiance du public dans les vaccins seront désastreuses. Les campagnes de vaccination de masse visant à éradiquer un ensemble de maladies, y compris la rougeole, la variole et la polio, ont été l'une des grandes avancées pour l'humanité au 20e siècle. Maintenant, des maladies comme la rougeole réapparaissent aux États-Unis alors que Kennedy est à la tête de la santé publique.
Mercredi, Moderna a annoncé que le HHS retirait des millions de dollars de financement de la recherche qu'il avait promis de donner à l'entreprise pour développer un vaccin à ARNm pour protéger contre la grippe aviaire H5N1 chez l'homme. Le porte-parole du HHS, Andrew Nixon, a justifié la décision en affirmant faussement que « la technologie de l'ARNm reste sous-testée. » Cela dans des conditions où de nombreux scientifiques avertissent que le H5N1, qui a historiquement un taux de mortalité de 50 % chez l'homme, ne nécessite qu'une seule mutation pour développer la capacité de transmission de personne à personne.
Parmi les autres initiatives anti-science de Kennedy au HHS, on trouve une menace d'interdire aux scientifiques financés par des fonds fédéraux de publier dans des revues médicales de premier plan évaluées par des pairs, notamment The Lancet, le New England Journal of Medicine et JAMA, qu'il a dénoncées comme « corrompues »; des efforts pour bloquer l'abattage d'un troupeau d'autruches au Canada qui avait été testé positif à la grippe aviaire, après avoir proposé de laisser la maladie se propager librement aux États-Unis; promouvoir des traitements « alternatifs » contre la rougeole et les « guérisseurs » qui les utilisent, dont un médecin qui est apparu dans une vidéo avec une infection de rougeole tout en traitant des patients malades.
Un rapport officiel de Make American Healthy Again (MAHA) présenté par Kennedy à Trump la semaine dernière s’est avéré avoir cité de fausses sources et contenant des citations erronées. Le rapport dénonce la « sur-médicalisation de nos enfants » et cible spécifiquement le calendrier de vaccination infantile, ainsi que les médicaments couramment utilisés pour traiter la dépression et l'anxiété, que Kennedy a faussement accusés d'être responsables de l'augmentation des taux d'autisme et d'autres troubles du développement.
Cette semaine, Kennedy s'est également associé au président fasciste argentin Javier Milei, formant un bloc réactionnaire visant à démanteler l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS – dont Trump s'est retiré dès son premier jour au pouvoir – est devenue une cible pour ces forces précisément parce qu'elle incarne un cadre de coopération scientifique internationale.
Parmi les éléments les plus dangereux de cette campagne figure la promotion de la théorie du complot discréditée de la 'fuite du laboratoire de Wuhan'. Conçue pour attiser le sentiment anti-chinois et préparer la population à la guerre contre Pékin, tout en détournant la responsabilité de la gestion catastrophique de la pandémie, le mensonge du laboratoire de Wuhan est devenu le dogme officiel de l'administration Trump et est accepté sans critique par le Parti démocrate et la presse grand public.
Ce mensonge a déjà servi de prétexte à une offensive droitière permanente contre les institutions de recherche publique. Les attaques contre le virologue Peter Daszak et EcoHealth Alliance – soumis à une inquisition de style maccarthyste au Congrès – ont préparé le terrain pour cette dernière étape de l'attaque lancée contre la santé publique.
Cette campagne de propagande fasciste coïncide avec les efforts renouvelés de l'administration Trump pour supprimer les fonds de Harvard et d'autres universités, désormais centrés sur l'attaque contre les étudiants internationaux. Mercredi, le secrétaire d'État Marco Rubio a annoncé des plans pour révoquer « agressivement » les visas des étudiants chinois.
La communauté scientifique commence cependant à se défendre. La semaine dernière, des dizaines de membres du personnel du NIH ont fait grève pour protester contre la déclaration de soutien de Bhattacharya au mensonge du laboratoire de Wuhan [Bhattacharya, un adversaire précoce des politiques de confinement a été nommé directeur du NIH par Trump en 2025, NDT], des dizaines d'autres applaudissant leurs collègues. Cette action, bien que limitée, signale une reconnaissance croissante parmi les scientifiques que la défense de la vérité, de la santé publique et de la vie même nécessite une résistance politique. Les scientifiques authentiques comprennent ce qui est en jeu: non seulement leurs carrières, mais aussi la santé de la société, l'intégrité de la science et la vie de millions de personnes.
Les scientifiques ne peuvent pas se défendre seuls. Une seule force a la capacité d'arrêter la descente dans la barbarie capitaliste: la classe ouvrière internationale. Le savoir et l'engagement des scientifiques, des chercheurs, des responsables de la santé publique et des universitaires doivent être fusionnés avec le pouvoir organisé des travailleurs dans chaque industrie et sur chaque continent.
La science ne doit pas servir le profit ou le nationalisme, elle doit servir l'humanité. Pour y parvenir, elle doit être libérée de l'emprise de la classe capitaliste. Cela signifie construire un mouvement socialiste – international, révolutionnaire et enraciné dans la classe ouvrière – pour renverser un système qui voit la mort comme un moyen d'accumuler des richesses et déploie l'ignorance comme une arme politique.
(Article paru en anglais le 30 mai 2025)