Non à la persécution de Cecilia Culver et des autres étudiants qui s’opposent au génocide à Gaza !

Cecilia Culver prononce un discours lors d'une cérémonie de remise des diplômes à l'Université George Washington à Washington DC. [Photo by Youtube screenshot]

Les Étudiants et jeunes internationalistes pour l’égalité sociale (IYSSE) de l'Université George Mason (GMU) condamnent sans équivoque la répression ciblée d'étudiants à travers les États-Unis qui se sont exprimés contre le génocide à Gaza, y compris l'étudiante Cecilia Culver de l'Université George Washington (GWU).

Ces dernières semaines, plusieurs universités ont retenu les diplômes, ou menacé de les révoquer, d’étudiants qui avaient utilisé leur tribune pour dénoncer le génocide soutenu par les États-Unis à Gaza. Il s'agit d'une attaque profondément antidémocratique contre le premier amendement et la liberté d'expression.

Les cas de Logan Rozos à l'Université de New York (NYU) et de Cecilia Culver à la GWU comptent parmi les exemples les plus scandaleux. À l'université de New York, l'administration a retenu le diplôme de Logan Rozos à la suite de son puissant discours de remise des diplômes, dans lequel il a courageusement condamné les actions de l'État israélien à Gaza et le rôle des États-Unis qui l’appuient.

Pendant ce temps, à la GWU, Cecilia Culver a prononcé un discours exhortant l'université à rompre ses liens financiers et à se désinvestir des entreprises qui favorisent le génocide à Gaza. Elle a depuis été bannie du campus et la délivrance de son diplôme reste en suspens. Les deux discours ont bénéficié d'un soutien massif de la part du public, qui les a applaudis à tout rompre.

Au lieu d'être célébrés pour avoir dit la vérité sur le massacre impérialiste des Palestiniens et la complicité des universités américaines dans le soutien à Israël, les étudiants ont été vilipendés et punis. Ces mesures disciplinaires injustes s'inscrivent dans le cadre d'une vaste campagne de répression politique visant toute personne ayant exprimé son opposition au génocide de Gaza.

De nombreux autres étudiants à travers le pays ont fait des déclarations courageuses contre le génocide et sont confrontés à des représailles de la part de leurs universités, dans une tentative évidente d'étouffer l'opposition grandissante à l'impérialisme et à la guerre.

D'autres étudiants, comme Mahmoud Khalil, ont été arrêtés par l'ICE et menacés d'expulsion ou, comme Momodou Taal, ont été contraints de fuir le pays pour éviter de se retrouver en détention pour le « crime » d'avoir dénoncé le génocide. De nombreux artistes, dont Kneecap, sont également persécutés.

Dans l'attaque la plus lourde de conséquences à ce jour, l'administration Trump a révoqué la licence du Student and Exchange Visitor Program (SEVP) de l'Université Harvard, plaçant plus de 6800 étudiants internationaux et chercheurs invités dans ses institutions, ainsi que leurs familles, en danger d'être expulsés.

Cette répression s'inscrit dans le contexte d'une campagne de plus en plus intense menée par l'administration Trump, en collaboration avec les administrations des universités, pour faire taire l'opposition à la politique étrangère des États-Unis. Avec la menace d'expulsion, les étudiants internationaux sont parmi les plus vulnérables, car ils risquent de voir leur visa abruptement révoqué uniquement pour s'être engagés dans des manifestations pacifiques et l'expression politique. Sous le couvert frauduleux de la lutte contre l'« antisémitisme », les critiques à l'égard d'Israël et de ses crimes de guerre sont assimilées à des discours de haine.

Le Bureau des droits civils du ministère de l'Éducation dirigé par Trump a ciblé plus de 60 universités, dont la GMU, pour des violations supposées du titre VI de la loi sur les droits civils.

La GMU elle-même s'est montrée complice en accueillant la répression de l'administration Trump à l'égard des étudiants. En août 2024, l'université a adopté la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), qui assimile effectivement l'antisionisme et la critique d'Israël à la haine antijuive afin de criminaliser la dissidence politique.

En outre, en novembre 2024, l'administration a interdit aux Étudiants pour la justice en Palestine (SJP) l'accès au campus. La police de l'université, ainsi que la police du comté de Fairfax et le FBI, ont effectué une descente matinale au domicile des étudiantes activistes Jenna et Noor Chanaa, sans inculpation ni accusation formelle. Sans aucune procédure régulière, les deux étudiantes ont été bannies du campus pendant quatre ans. De telles actions visent à intimider et à criminaliser l'opposition au génocide à Gaza.

L'IYSSE réitère son entière solidarité avec tous les étudiants confrontés à la répression. La persécution d’étudiants qui expriment leur opposition à une atrocité historique lors de la cérémonie de remise des diplômes est une attaque contre les droits démocratiques les plus fondamentaux. Calomnier ces étudiants et prétendre qu'ils ont « mal utilisé » leur plateforme est une excuse transparente pour censurer le sentiment anti-guerre.

Alors que la classe dirigeante américaine supervise les massacres à l'étranger et l'aggravation des inégalités à l'intérieur du pays, elle ne peut tolérer la dissidence. La répression de la liberté d'expression des étudiants est l'une des expressions de l'assaut généralisé contre les droits démocratiques, dans lequel les universités sont rapidement transformées en instruments de répression de l'État.

L'IYSSE exige la remise intégrale des diplômes et la disculpation publique de Logan Rozos, de Cecilia Culver et de tous les autres étudiants qui font l'objet de mesures disciplinaires injustes pour s'être exprimés contre le génocide. Nous demandons l'arrêt immédiat de toutes les enquêtes du Titre VI utilisées pour censurer la critique d'Israël sous le prétexte de combattre l'antisémitisme.

Nous exigeons également la réintégration complète des étudiants de la GMU pour la justice en Palestine et la fin de toutes les actions disciplinaires et juridiques contre Jenna et Noor Chanaa. Nous renouvelons également notre demande de libération immédiate de toutes les personnes détenues par l'ICE et de rétablissement total des privilèges de visa pour les étudiants internationaux ciblés pour leur discours politique.

Nous appelons les étudiants de la GMU et de tout le pays à se mobiliser pour s'opposer aux partis démocrate et républicain. La répression des étudiants protestataires a commencé sous l'administration Biden, qui les a traités à plusieurs reprises d’«antisémites » et a activement soutenu le démantèlement des campements sur les campus en 2024. Elle s’est maintenant énormément intensifiée sous le fasciste Trump.

Les deux partis défendent le capitalisme, l'impérialisme et la guerre. La seule force sociale capable de mettre fin à la guerre, aux inégalités et à la répression est la classe ouvrière internationale. Les étudiants qui cherchent à s'opposer au génocide, à défendre les droits démocratiques et à lutter pour un avenir sans guerre ni exploitation doivent se tourner vers la classe ouvrière et contribuer à la construction d'un mouvement socialiste de masse.

La répression des étudiants n'est pas seulement un enjeu sur les campus, mais le fer de lance de l'attaque contre les droits démocratiques de la classe ouvrière. Les mesures utilisées aujourd'hui contre les étudiants le seront demain contre les travailleurs en grève. Nous exhortons tous les étudiants à rejoindre l'IYSSE et à joindre la lutte pour la construction d'une conscience socialiste au sein de la classe ouvrière.

(Article paru en anglais le 27 mai 2025)

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