Le vendredi 9 mai, des défilés militaires et diverses manifestations festives ont eu lieu dans toute la Russie pour commémorer le 80e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique et de ses alliés sur le Troisième Reich. Ces défilés se sont déroulés dans un climat de sécurité renforcée.
Poutine a pris au sérieux les déclarations de Zelensky et d'autres responsables politiques ukrainiens, qui ont affirmé sans détour qu'ils avaient la capacité de frapper Moscou ou d'autres villes russes. Il convient de noter que le cessez-le-feu proposé par le Kremlin pour la période du 7 au 11 mai n'a pas été respecté, malgré les déclarations de Zelensky que l'Ukraine ne se livrerait pas à des hostilités. Dans les jours précédant le «Jour de la Victoire», l'Ukraine a lancé plusieurs attaques de drones contre des régions russes, dont Belgorod.
Selon les chiffres officiels, plus d'un million de personnes ont participé à une marche à Saint-Pétersbourg en hommage aux victimes de la guerre. Des milliers de personnes ont participé à des manifestations dans d'autres régions du pays, nombre d'entre elles brandissant des photos de leurs grands-parents, qui ont combattu et sont morts pendant la guerre. En Russie, comme dans tous les autres pays de l'ex-Union soviétique, y compris l'Ukraine, presque toutes les familles ont perdu un ou plusieurs proches dans la guerre contre le fascisme, qui a coûté la vie à environ 27 millions de Soviétiques, soit un citoyen soviétique sur six vivant avant la guerre. Des millions d'autres ont servi comme soldats de première ligne ou travailleurs à l'arrière, travaillant jusqu'à l'épuisement et la famine pour nourrir le front et assurer la victoire sur Hitler.
Bien qu'il existe une conscience populaire profondément ancrée de la guerre, son importance de classe et son importance historique sont méconnues, conséquence de décennies de stalinisme. Le régime de Poutine s'appuie sur l'héritage des falsifications historiques et du nationalisme staliniens pour présenter la guerre comme une entreprise essentiellement nationale. Sur cette base, il présente à tort son invasion réactionnaire de l'Ukraine comme la continuation de la lutte menée par les masses soviétiques pour défendre l'Union soviétique.
Les déformations nationalistes de la guerre par Poutine
Le défilé de cette année était le 31e de l'histoire de la Russie capitaliste. Après la liquidation de l'Union soviétique en 1991, sous la présidence de Boris Eltsine, les défilés militaires et les festivités ont commencé à jouer le rôle d'une avalanche idéologique bien orchestrée visant les travailleurs russes dans le but de les empoisonner avec un amalgame anti-historique. Selon ce faux récit, le peuple soviétique n'aurait pas combattu pour défendre les acquis de la révolution d'Octobre contre le régime capitaliste le plus barbare de l'histoire, mais pour une « Mère Patrie », une « Patrie » et des « intérêts nationaux » supposés exister depuis mille ans.
Pour Poutine, l'exploit historique du peuple soviétique dans la lutte contre Hitler, qui avait une portée de classe internationale, n'était qu'un maillon dans la chaîne des exploits millénaires du peuple russe au nom de sa propre culture nationale. La mythologie du nationalisme russe est devenue le principal levier des efforts du régime poutinien pour dissimuler les différences fondamentales entre les fondements sociaux de l'Union soviétique et ceux de la Russie capitaliste moderne. Cette mythologie repose sur un mélange de falsification historique flagrante, de mysticisme religieux et d'omissions grossières.
Dans son discours lors du défilé de Moscou, Poutine a déclaré :
Nos pères, grands-pères et arrière-grands-pères ont sauvé la Patrie. Et ils nous ont légué la défense de la Patrie, l'unité, la défense ferme de nos intérêts nationaux, de notre histoire millénaire, de notre culture et de nos valeurs traditionnelles. Tout ce qui nous est cher, tout ce qui est sacré pour nous […] Il est de notre devoir de défendre l'honneur des soldats et des commandants de l'Armée rouge, l'exploit des représentants de différentes nationalités qui resteront à jamais inscrits dans l'histoire mondiale comme soldats russes.
En transformant les soldats soviétiques en « soldats russes », Poutine suggère que la guerre contre Hitler n'était qu'une question de défense nationale. En réalité, l'Armée rouge a été créée sous la direction de Léon Trotsky après la révolution d'Octobre pour combattre la bourgeoisie de l'ancien Empire russe et l'intervention impérialiste, et elle était initialement orientée vers la révolution mondiale de la classe ouvrière. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Armée rouge n'était pas composée uniquement de soldats « russes », mais aussi de soldats soviétiques ; parmi eux des millions de l'Ukraine, du Caucase, d'Asie centrale et d'autres minorités ethniques et religieuses qui ont combattu côte à côte la barbarie impérialiste.
De plus, contrairement à la mythologie de Poutine, les 1 000 ans d’histoire russe durent au mieux 500 ans, commençant avec le premier État russe centralisé d’Ivan III. C’est alors que le mot « Russie » s’est répandu comme synonyme du nom de l’État. Cependant, ce nom n’a été officiellement établi que sous le règne du premier empereur de Russie, Pierre Ier, en 1721. Les 500 premières années de cette histoire ne peuvent être qualifiées de russes dans le sens où elles concernaient les tribus slaves orientales. Il ne pouvait être question de Russes ni de leur unité. L’idée nationale de la Russie était tout simplement impossible à cette époque. Les gens s’identifiaient avant tout à leur tribu, à leur prince ou à leur ville. La fragmentation des princes et les guerres incessantes entre eux étaient les manifestations les plus frappantes de l’hétérogénéité de la société de l’époque.
En promouvant le nationalisme russe, Poutine ne fait que répéter, avec des modifications mineures, la propagande de Staline pendant la guerre avec Hitler. C'est sous Staline que la guerre germano-soviétique fut qualifiée de « Grande Guerre patriotique ». Avec ce terme, la gigantesque bataille pour défendre les conquêtes de la révolution d'Octobre fut ainsi présentée comme une continuation de la « guerre patriotique » de l'Empire russe des tsars contre Napoléon en 1812. L'objectif sous-jacent de cette terminologie était d'occulter le caractère de classe et international de la guerre soviétique contre l'Allemagne nazie, qui contenait de forts éléments de guerre civile révolutionnaire, la transformant faussement en affaire exclusivement nationale. En réalité, c'est pendant la Seconde Guerre mondiale que la propagande nationaliste de la bureaucratie soviétique atteignit son apogée temporaire : pendant plusieurs années, Staline s'était employé à réhabiliter les vieux tsars russes, à raviver le chauvinisme grand-russe et à tenter par tous les moyens d'effacer de la mémoire l'histoire de la guerre civile comme d’une guerre de classe contre l'impérialisme et la bourgeoisie.
Cette propagande s'inscrivait dans la continuité de la trahison nationaliste de la révolution par Staline, fondée sur le programme de « construction du socialisme dans un seul pays ». Elle visait à la fois à saper et à affaiblir les élans révolutionnaires dans la conscience des masses, ravivés par l'attaque nazie contre l'Union soviétique et menaçant non seulement les envahisseurs fascistes, mais aussi la bureaucratie soviétique qui avait violemment usurpé le pouvoir politique à la classe ouvrière.
En réalité, la bureaucratie stalinienne portait une part substantielle de responsabilité politique dans la montée du fascisme et l'ampleur des destructions qu'il a infligées au peuple soviétique. Trois ans seulement avant la guerre, le pays connut lors de la Grande Terreur l'apogée de la terreur d'État contre les vieux bolcheviks et tous les opposants au régime de Staline. Au cours de cette campagne de massacres, tous les principaux dirigeants de la révolution d'Octobre et des milliers de trotskystes furent assassinés comme le fut Léon Trotsky en août 1940. La Terreur impliqua une purge à grande échelle de l'Armée rouge, qui l'affaiblit et encouragea Hitler à attaquer l'Union soviétique en juin 1941. Hitler espérait que les purges de Staline avaient tellement affaibli l'Armée rouge que l'Union soviétique subirait une défaite cuisante au premier coup sérieux.
Heureusement, les espoirs d'Hitler ne furent pas entièrement réalisés. Mais l'Union soviétique se trouva au bord de la destruction. Les premiers mois de la guerre furent un échec cuisant et confirmèrent la faillite de la clique stalinienne, totalement impréparée. Rien qu'en 1941, les pertes au combat s'élevèrent à 3 millions de personnes, soit plus que durant tout autre semestre de la guerre. En réalité, l'Union soviétique parvint à tenir bon car le régime hitlérien traversait une crise plus aiguë encore et était incapable de mener une guerre longue contre elle sur de si vastes distances.
Les souffrances de la guerre qui s'abattirent sur un pays déjà affaibli et exsangue dû à la répression furent sans précédent : 11,4 millions de personnes périrent au combat ; 7,4 millions furent délibérément exterminées ; 2,2 millions périrent dans les camps de forçats en Allemagne ; 4,1 millions moururent de faim, de maladie et de manque de soins médicaux. Les pertes démographiques totales s'élevèrent à 27 millions de personnes. Les pertes matérielles durant les quatre années de guerre représentèrent 30 pour cent de la richesse nationale de l'Union soviétique.
Il faut souligner le «traitement spécial» réservé aux communistes par les nazis : tous les militants politiques de l’Armée rouge devaient être fusillés immédiatement, conformément à un ordre de la Wehrmacht du 6 juin 1941 (l’« Ordre du Commissaire »). De ce fait, le Parti communiste fut particulièrement touché par la terreur fasciste. Bien qu’usurpé depuis longtemps par Staline et ayant perdu ses meilleurs dirigeants, il comptait encore un nombre considérable de communistes de la base déterminés à défendre les acquis de la révolution d’Octobre. Un tiers des 9,1 millions de communistes qui combattirent Hitler périt.
Dans son discours du Jour de la Victoire, Poutine a déclaré qu'il ne permettrait pas que l'histoire soit réécrite. Tentant de se présenter comme un défenseur de la vérité historique, Poutine n'a pas dit un mot sur ce qui a poussé les Allemands, autrefois à la pointe de la science et de la technologie, à suivre Hitler – dénommé le « Super-Wrangel » (Trotsky) – et à remettre en question l'existence même de l'Union soviétique. Cette vérité est trop dérangeante pour l'ancien agent stalinien du KGB.
Pour comprendre les causes de la Seconde Guerre mondiale et les origines de la guerre d’anéantissement menée par le Troisième Reich contre l’Union soviétique, il faut analyser la situation après la Première Guerre mondiale et la révolution d’Octobre de 1917, dont est issue l’URSS
Le début de la Première Guerre mondiale et la prise du pouvoir par la classe ouvrière lors de la révolution d'Octobre en 1917 marquèrent la fin de l'équilibre capitaliste d'avant-guerre. Dès lors, l'Europe et le monde allaient être marqués par de graves crises sociales et des alternances rapides entre situations révolutionnaires et contre-révolutionnaires.
Cette situation culmina avec les événements du début des années 1930 en Allemagne, où la classe ouvrière allemande fut menacée d'une prise du pouvoir par les nazis conduits par Hitler, soutenu par toute l'oligarchie financière allemande. Malgré l'organisation, l'expérience et l'importance de la classe ouvrière allemande, Hitler parvint à prendre le pouvoir. Il entreprit immédiatement la destruction de toutes les organisations ouvrières, du Parlement et des tribunaux, et instaura une dictature totalitaire visant à faire la guerre et le génocide.
Les raisons de cette catastrophe ne résidaient pas dans une « psychologie allemande particulière », mais dans la fausse politique d'ultra-gauche de la direction du Parti communiste allemand, directement influencée par l'Internationale communiste stalinisée. En consolidant son pouvoir politique et ses privilèges sociaux en URSS, la bureaucratie a transformé le Komintern, parti mondial, en instrument de la politique étrangère soviétique. En rejetant la politique de « front unique » proposée par Trotsky pour unir les travailleurs allemands communistes et sociaux-démocrates dans la lutte contre l'ascension d'Hitler, les staliniens ont capitulé sans combattre et ouvert aux nazis la voie du pouvoir.
Cela a conduit à l’instauration du régime capitaliste le plus réactionnaire de l’histoire dans le pays européen le plus avancé. Celui-ci a entamé un réarmement rapide et s’est donné pour mission de débarrasser le monde du bolchevisme et du socialisme, c’est-à-dire, surtout, de mettre fin à l’existence même de l’Union soviétique, un objectif que les puissances impérialistes n’avaient pas réussi à atteindre pendant la guerre civile de 1918-1921.
Cet assaut réactionnaire raviva la conscience révolutionnaire des masses soviétiques qui défendirent héroïquement les conquêtes de la révolution d'Octobre contre le nazisme, malgré les crimes atroces du stalinisme. Mais c'est finalement la bureaucratie stalinienne qui réussit ce que les nazis avaient échoué à accomplir en 1941 : en 1991, elle détruisit l'Union soviétique et rétablit pleinement le capitalisme en Russie, en Ukraine et dans toutes les autres régions de l'ex-URSS. C'est de cette contre-révolution prolongée qu'émergea le régime de Poutine, héritant de traits essentiels de l'idéologie stalinienne et les ravivant.
Ce n'est donc pas un hasard si le régime de Poutine réhabilite de plus en plus ouvertement Staline. Sur les 110 monuments à Staline existant aujourd'hui en Russie, 95 ont été construits sous Poutine. Plus récemment, les autorités ont érigé un monument à Staline dans une station de métro moscovite très fréquentée. Parallèlement, des monuments aux victimes de la terreur ont été vandalisés à plusieurs reprises. Tout récemment, Poutine a approuvé le changement de nom de l'aéroport de Volgograd en Stalingrad, sans s'opposer à ce que Volgograd retrouve son ancien nom stalinien. Le massacre de centaines de milliers de révolutionnaires et de citoyens innocents perpétré par Staline est de plus en plus réinterprété comme une « lutte nécessaire contre les ennemis du peuple ».
Les espoirs de Poutine d'un arrangement avec l'impérialisme
Poutine ne s'inscrit pas seulement dans la tradition stalinienne par sa promotion du chauvinisme grand-russe et ses falsifications historiques. En politique étrangère également, l'oligarchie russe a hérité de la conception irrationnelle de la bureaucratie soviétique selon laquelle il était possible de parvenir à une «coexistence pacifique» avec les puissances impérialistes par un mélange de pactes, manœuvres et attaques contre la classe ouvrière. Mais elle le fait dans un contexte où l'Union soviétique a déjà été détruite, et l'objectif principal de sa politique étrangère est la sauvegarde des intérêts de la bande criminelle d'oligarques issue de la bureaucratie soviétique et nouvelle classe dirigeante de la Russie capitaliste.
La dernière illustration de cette orientation fondamentale réside dans les appels lancés par le régime de Poutine à Trump, le « pacificateur ». Dans une récente interview accordée lors du tournage d'un documentaire, Poutine a exprimé l'espoir que Trump parvienne à un accord avec la Russie. Évaluant les tensions entre Trump et les Européens, Poutine a noté avec une satisfaction particulière que Trump
avec son caractère et sa persévérance, ramènera l’ordre, et toutes [les élites européennes] se tiendront aux pieds de leur maître et lui caresseront doucement la queue.
En d’autres termes, Poutine espère que la guerre par procuration contre l’OTAN en Ukraine sera résolue grâce au «caractère et à la persévérance» du président fasciste Trump, sous le régime duquel les conflits entre les États-Unis et leurs rivaux impérialistes européens ont explosé au grand jour.
Poutine a également admis récemment qu'en 2014, la Russie n'était tout simplement pas prête à envahir l'Ukraine. En réalité, la Russie n'était pas prête non plus en février 2022, lorsqu'il a lancé l'invasion, une démarche aussi réactionnaire que téméraire. À l'époque, le Kremlin comptait sur une victoire rapide pour contraindre les puissances impérialistes et le régime de Kiev à une paix plus favorable à la Russie. Cette «victoire rapide» imaginée s'est avérée être une guerre d'usure de trois ans.
Parallèlement, Poutine craint d’entraîner des couches plus larges de la population dans la guerre, conscient des risques de répéter le sort du régime tsariste pendant la Première Guerre mondiale, renversé après avoir envoyé des millions de soldats au massacre.
La mobilisation partielle de Poutine en septembre 2022 fut l'une des mesures les plus dangereuses pour son régime. La réaction de la population fut si hostile que Poutine n'osa pas par la suite prendre de mesures similaires, se concentrant plutôt sur le recrutement de l'armée par des versements en espèces, attirant ainsi des patriotes en grande difficulté financière et un certain nombre de prisonniers.
Dans la nuit du 11 mai, Poutine a annoncé qu'il était prêt à entamer des négociations de paix le 15 mai à Istanbul, et Zelensky a répondu qu'il était disposé à se rendre à Istanbul. Craignant un effondrement économique dû aux sanctions et à la stagnation de la production nationale, Poutine pourrait accepter un accord moins favorable pour lui afin de prévenir les troubles sociaux. Son espoir d'une montée du patriotisme, quelque peu justifié au début de la guerre, n'est plus aussi inébranlable aujourd'hui.
La montée initiale du patriotisme reposait notamment sur le souvenir encore vivace des horreurs de la guerre contre le fascisme dans la majorité de la population. En exploitant et en manipulant ces sentiments, Poutine, l’héritier du «fossoyeur de la révolution» Staline, a réussi à se présenter comme l'héritier de la lutte contre le fascisme. Cette propagande a été encore renforcée par la promotion ouverte par les puissances impérialistes des forces néonazies en Ukraine, dont les crimes pendant la Seconde Guerre mondiale sont bien connus. Pourtant, aucune déformation historique ni propagande nationaliste ne peut occulter complètement les profondes contradictions de classe de la société russe.
Le régime de Poutine est le garant des plus grandes inégalités sociales de l'histoire de la Russie moderne. Même pendant la guerre, le nombre de milliardaires russes n'a cessé de croître, atteignant 146, selon Forbes. Rien qu'en 2024, ces 146 individus ont pu accroître leur fortune de 48,7 milliards de dollars.
Poutine est apparu comme une figure bonapartiste dont la principale fonction est de protéger l'immense richesse des oligarques en se tenant en équilibre entre différentes composantes de l'oligarchie, et entre l'oligarchie et l'impérialisme. Cependant, la politique militaire et économique du Kremlin n'a fait qu'exacerber tous les déséquilibres d'avant la guerre du capitalisme russe.
En tant qu'homme politique expérimenté, formé par le KGB stalinien, Poutine est bien conscient que son rôle de «sauveur de la nation» est de plus en plus menacé. Mais il n'a d'autre réponse raisonnable à la crise croissante de son propre régime que de continuer à manœuvrer avec les puissances impérialistes et à promouvoir le nationalisme pour désorienter et diviser la classe ouvrière. Loin de protéger les masses contre l'impérialisme, cette politique, ancrée dans les intérêts de classe de l'oligarchie, crée les conditions d'un désastre encore plus grand que la guerre en Ukraine, qui a déjà fait des centaines de milliers de morts.
Bien qu'il soit impossible de prédire quel type d'accord Moscou et Kiev parviendront à atteindre, s'il y en a un, on peut affirmer avec certitude qu'aucun accord ne résoudra les contradictions fondamentales du système capitaliste mondial qui poussent les puissances impérialistes à entreprendre de façon toujours plus agressive un nouveau partage du monde. Quels que soient les revirements tactiques qui se produiront, l'obtention du contrôle total des ressources de l'ex-Union soviétique est tout aussi importante pour les puissances impérialistes aujourd'hui qu'elle l'était pour le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Le génocide de Gaza est un sinistre avertissement quant au degré de violence auquel l'impérialisme est prêt à recourir aujourd'hui pour parvenir à ses fins.
C'est pourquoi, à l'occasion du 80e anniversaire de la victoire sur le nazisme, il est impératif que les travailleurs russes comprennent le lien indissoluble entre leur sort et celui des travailleurs des autres pays. Seule une révolution mondiale de la classe ouvrière peut mettre un terme au conflit impérialiste naissant pour un nouveau partage du monde. À cette fin, la classe ouvrière russe et ses frères et sœurs vivant dans l'ex-Union soviétique doivent tirer les leçons de la Seconde Guerre mondiale et de la politique du stalinisme, et s’approprier à nouveau, consciemment, les traditions de la révolution d'Octobre, incarnées par Lénine, Trotsky et la lutte de l'Opposition de gauche.
Notre camarade Bogdan Syrotiuk , dirigeant de la Jeune Garde bolchévique-léniniste (YGBL), s'est battu précisément pour ces principes. C'est pour cette raison qu'il a été emprisonné par le régime de Zelensky en Ukraine.
À l’occasion de cet anniversaire, nous appelons tous les travailleurs et les jeunes de l’ex-Union soviétique à se joindre à la campagne pour la libération de Bogdan Syrotiuk et à entreprendre le combat pour le programme internationaliste que Bogdan et le YGBL représentent.
Unissons les travailleurs de Russie et d’Ukraine contre l’impérialisme et les régimes oligarchiques de Moscou et de Kiev !
Rejoignez la Jeune Garde des bolcheviks-léninistes
Construisons le Comité international de la Quatrième Internationale dans l’ex-Union soviétique !
(Article paru en anglais le 19 mai 2025)