Premier mai 2025

Unissez la classe ouvrière de Nouvelle-Zélande et du Pacifique contre la guerre !

Ce discours a été prononcé par Tom Peters, un membre dirigeant du Socialist Equality Group en Nouvelle-Zélande, au rassemblement en ligne international du 1er mai 2025, qui s’est tenu le samedi 3 mai.

Discours prononcé par Tom Peters à l’occasion du 1er mai 2025

Le Socialist Equality Group de Nouvelle-Zélande adresse ses salutations révolutionnaires à tous ses auditeurs, dans ce pays et dans la région du Pacifique, confrontés au danger imminent d’une guerre impérialiste, de la montée des inégalités sociales et d’une répression de plus en plus dictatoriale de la part de l’État.

En Nouvelle-Calédonie, les travailleurs et les jeunes ont passé près d’un an sous une occupation menée par des milliers de soldats et de policiers français. Ces forces ont violemment réprimé les manifestations de masse qui ont éclaté en mai dernier, alimentées par l’hostilité envers le régime colonial et des niveaux d’inégalité sociale sans précédent.

Le président français Emmanuel Macron visite le commissariat central de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024 [AP Photo/Ludovic Marin]

La même crise sociale explosive existe en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une ancienne colonie australienne qui a été secouée par des émeutes l’année dernière en réaction à des niveaux de pauvreté effroyables.

Toutes les puissances impérialistes resserrent leur emprise sur le Pacifique. Dans le cadre d’une alliance avec les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande militarisent l’ensemble de cet océan en vue d’une guerre contre la Chine. L'Australie a mis en place une initiative spéciale de police du Pacifique qui sera utilisée pour réprimer les troubles sociaux.

L'establishment politique néo-zélandais a furieusement dénoncé le gouvernement des Îles Cook – une semi-colonie de la Nouvelle-Zélande comptant moins de 15 000 habitants – parce qu'il a signé des accords économiques avec la Chine.

Un chroniqueur de droite du New Zealand Herald a suggéré que des forces spéciales pourraient être envoyées occuper les Îles Cook. L’idée a été approuvée par le Daily Blog, aligné sur le Parti travailliste, qui a déclaré hystériquement que «la Chine envahit la Nouvelle-Zélande». Le blog a qualifié le Socialist Equality Group (Groupe de l'égalité socialiste) de «traître» en raison de son opposition à sa propagande de guerre anti-Chine.

Et ce ne sont pas des menaces vaines. Au cours des vingt dernières années, les troupes néo-zélandaises et australiennes sont intervenues à maintes reprises pour défendre les intérêts prédateurs de ces deux pays dans les Îles Salomon, au Timor oriental et aux Tonga.

Le gouvernement de coalition de droite néo-zélandais renforce son intégration dans la campagne de Washington visant à rediviser le monde par la violence et à réduire des milliards de personnes au statut d'esclaves coloniaux. Il a envoyé du personnel militaire pour aider au bombardement du Yémen. Il soutient le génocide américano-israélien à Gaza. Et il fournit une formation et d’autres types de soutien aux forces ukrainiennes dans la guerre menée par l’OTAN contre la Russie.

Le gouvernement dirigé par le Parti national, avec le soutien bipartite du Parti travailliste, prévoit de doubler les dépenses militaires de 1 à 2 pour cent du produit intérieur brut, conformément aux exigences des États-Unis. Des milliards de dollars seront gaspillés en missiles et en drones, ainsi qu’en recrutement de jeunes dans les forces armées. Les médias évoquent déjà la possible réintroduction du service militaire obligatoire.

Il faut s’opposer à ce programme militariste. Il sera payé par la classe ouvrière, qui est déjà confrontée à des mesures d’austérité brutales dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des services publics, imposées par l’appareil syndical procapitaliste. Le plus grand syndicat du pays, l'Association de la fonction publique, est favorable à une augmentation des dépenses militaires, alors que cela contribue à supprimer des milliers d'emplois.

Au cours de l’année écoulée, des manifestations massives ont eu lieu contre le génocide de Gaza, ainsi que des grèves et des protestations contre les coupes dans la santé publique. Pour réprimer l'opposition, le gouvernement, soutenu par le Parti travailliste, prépare des lois antidémocratiques contre une soi-disant «ingérence étrangère».

Une section de la marche de protestation contre le génocide de Gaza à Wellington, en Nouvelle-Zélande, le 27 juin 2024 [Photo: WSWS]

Le Groupe de l’égalité socialiste est la seule organisation politique qui lutte pour imprégner le mouvement de la classe ouvrière de la perspective politique socialiste nécessaire.

Cela nécessite une lutte consciente contre tous les efforts déployés par l’establishment politique et la bureaucratie syndicale pour diviser la classe ouvrière sur la base de la race, de la nationalité et du genre.

Les partis d’extrême droite du gouvernement de coalition, le parti ACT et New Zealand First, suivent la stratégie de Donald Trump et attisent le racisme et l’intolérance. Des dizaines de milliers de personnes ont protesté contre leur démagogie anti-Maori au cours de l’année écoulée.

Mais le Socialist Equality Group prévient que le nationalisme maori et d’autres formes de politique identitaire promues par les travaillistes, les Verts, Te Pāti Māori et les divers groupes de la pseudo-gauche sont tout aussi diviseurs et réactionnaires. Leur objectif est d’obscurcir la division centrale de la société, qui n’est pas la race mais le fossé de classe entre les travailleurs et l’élite capitaliste, et de subordonner les travailleurs aux différentes sections de la classe dirigeante, entre autres aux capitalistes autochtones.

L’idée que le Parti travailliste représente une alternative moins dure est une fraude. Jacinda Ardern, longtemps saluée par les partis de la pseudo-gauche à l’international, a démissionné de son poste de Première ministre quelques mois avant que le Parti travailliste ne perde les élections de 2023 dans une défaite écrasante. Son gouvernement a supervisé l’augmentation du nombre des sans-abris et de la pauvreté des enfants; il a renforcé l'alliance avec les États-Unis et a approuvé l'assaut israélien sur Gaza. Ardern a déménagé aux États-Unis où elle a promu la campagne présidentielle de Kamala Harris et a cherché à blanchir le bilan des démocrates en matière de participation au génocide et d'attaques contre les droits démocratiques.

Jacinda Ardern avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, janvier 2023

La seule voie vers l’avant est la lutte pour l’indépendance politique de la classe ouvrière vis-à-vis de l’ensemble de l’establishment capitaliste. Cela inclut la création de comités de la base sur les lieux de travail pour briser l’emprise de la bureaucratie syndicale. Et par-dessus tout, je vous exhorte à rejoindre le combat pour la construction de sections du Comité international de la IVe Internationale, le Parti mondial de la révolution socialiste, en Nouvelle-Zélande, en Chine et dans toute l’Asie et le Pacifique.

(Article paru en anglais le 12 mai 2025)

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